L’écriture inclusive est un sujet qui suscite de vives réactions en France et ailleurs. Pour certains, elle représente un progrès vers l’égalité des genres et une langue plus inclusive. Pour d’autres, elle est perçue comme une modification inutile et ridicule de la langue française. Voici une exploration détaillée des raisons pour lesquelles l’écriture inclusive est considérée comme ridicule par certains.
Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?
L’écriture inclusive est un ensemble de règles et de pratiques visant à rendre la langue française plus égalitaire et à mieux représenter les femmes. Elle inclut plusieurs aspects :
- L’utilisation du point médian pour inclure à la fois les formes masculines et féminines (ex. : « étudiant·e·s »).
- L’alternance des genres dans les textes.
- L’abandon de la règle du masculin l’emporte sur le féminin.
Les critiques de l’écriture inclusive
1. Complexité et illisibilité
L’une des critiques majeures de l’écriture inclusive est qu’elle complexifie inutilement la langue. Le point médian, par exemple, est souvent jugé difficile à lire et à écrire. Les détracteurs estiment que cette forme de langage rend les textes moins fluides et plus laborieux à comprendre, en particulier pour les personnes ayant des difficultés de lecture, comme les dyslexiques, ou pour ceux qui apprennent le français comme langue étrangère.
2. Atteinte à la tradition linguistique
Pour beaucoup, la langue française est un patrimoine culturel qu’il convient de préserver. Les changements apportés par l’écriture inclusive sont perçus comme une dénaturation de la langue. Les opposants soulignent que la richesse et la beauté du français résident dans ses règles et ses usages traditionnels. Modifier ces règles pour des raisons idéologiques est vu comme un acte de vandalisme linguistique.
3. Inefficacité et symbolisme
Certains estiment que l’écriture inclusive est avant tout un geste symbolique qui n’a que peu d’impact concret sur l’égalité des genres. Ils argumentent que les véritables inégalités se trouvent dans les pratiques sociales et professionnelles, et non dans la langue. Par conséquent, ils considèrent que se focaliser sur la langue est une distraction des véritables enjeux.
4. Opposition institutionnelle
Des institutions prestigieuses, comme l’Académie française, ont exprimé leur opposition à l’écriture inclusive. L’Académie, gardienne de la langue française, a qualifié l’écriture inclusive de « péril mortel » pour le français, affirmant qu’elle rendrait la langue impraticable. Cette prise de position institutionnelle renforce l’idée que l’écriture inclusive est une aberration.
Exemples et réactions
L’éducation nationale
L’introduction de l’écriture inclusive dans les manuels scolaires a suscité une vive controverse. Beaucoup de parents et d’enseignants ont critiqué cette initiative, arguant qu’elle complique inutilement l’apprentissage des enfants et qu’elle divise les avis plutôt que d’unir autour d’un objectif commun d’égalité.
Les entreprises
Certaines entreprises ont adopté l’écriture inclusive dans leurs communications internes et externes. Cela a souvent été accueilli par des moqueries et une résistance passive de la part des employés, qui voient cette mesure comme un excès de « politiquement correct » et une perte de temps par rapport aux priorités opérationnelles.
Les médias
L’utilisation de l’écriture inclusive dans certains médias a également provoqué des réactions négatives. Les lecteurs critiquent souvent ces publications pour leur manque de clarté et leur tendance à suivre les modes idéologiques plutôt qu’à produire un journalisme clair et accessible.
Les arguments des défenseurs de l’écriture inclusive
Il est important de noter que les défenseurs de l’écriture inclusive ont des arguments solides en sa faveur :
- Visibilité des femmes : en rendant les femmes visibles dans la langue, l’écriture inclusive contribue à une prise de conscience des inégalités et encourage une société plus égalitaire.
- Évolution de la langue : les langues sont vivantes et évoluent constamment. Les partisans de l’écriture inclusive voient ces changements comme une adaptation nécessaire aux réalités contemporaines.
- Impact social : en modifiant la langue, l’écriture inclusive vise à modifier les mentalités et à promouvoir une culture plus inclusive.
Le mot de la fin
La polémique autour de l’écriture inclusive révèle une tension entre tradition et modernité, entre les gardiens d’une langue pure et ceux qui cherchent à l’adapter aux valeurs actuelles. Les critiques contre l’écriture inclusive portent principalement sur la complexité, la tradition, l’efficacité perçue et l’opposition institutionnelle. Cependant, il est essentiel de reconnaître que cette pratique, bien que controversée, vise à promouvoir l’égalité des genres et à refléter une société en évolution. Le débat sur l’écriture inclusive est loin d’être clos, et il continuera probablement à évoluer au fur et à mesure que la société elle-même change.
